La valériane pour rétablir nos liens avec le sommeil, et rêver

Imaginez-vous donc que la valériane, c’est une vraie plante qui pousse vraiment dans la terre, avant d’arriver à la fin d’un long périple dans les petites bouteilles à la pharmacie.
Je vous le jure.  J’ai vu un endroit près de la voie ferrée où il y en a toute une colonie.
Et aussi, je le sais parce que j’en laisse pousser dans mon jardin.  En théorie elle préfère les lieux humides, mais je la soupçonne de ne pas être difficile.  Elle aime autant l’ombre que le soleil, en plus.
J’adooore l’odeur entêtante de ses fleurs en juillet.
Mais je les coupe le plus tôt possible pour éviter que la  plante ne se ressème à tout vent, partout à travers les autres résidentes, en catimini.
La valériane fait si bien son œuvre qu’elle parvient à les endormir, à les priver d’air et à prendre TOUTE la place.  Flûte alors…  Je la trouve pas mal envahissante.

 

Mais qui donc est la valériane ?

On l’appelle Guérit-Tout, herbe aux chats, herbe aux loups, valium végétale.
Au XIe siècle elle était considérée comme une panacée pour les troubles du système nerveux.  Par la suite elle a toujours conservé sa notoriété comme tranquillisant et calmante.
Son nom latin vient de valere  qui signifie « valable » ou « de grande valeur » ou encore « être fort, en bonne santé ».
Ce serait un beau nom à donner à votre prochaine fille.

 

D’où lui vient le nom d’herbe aux chats ?

Chat et valérianeEn fait c’est l’odeur de la racine qui attire irrésistiblement les chats.  Elle agit sur eux en imitant les phéromones de la chatte.
Ils viennent s’y frotter et adoptent un comportement de séduction.  Ils en perdent la tête !  C’est fort, le désir.
À un certain moment j’avais un chat et une chatte dans ma vie.  Je me rappelle que Gris-Loup avait ce comportement d’euphorisé.  Quant à Sakapuce… je n’ai pas de souvenir.
Avez-vous remarqué des différences de comportement de vos félins (mâle ou femelle) en présence de racines de valériane ?  Faites-moi part de vos observations, ça m’intéresse.

 

 

 

 

Pourquoi la valériane émet une odeur si caractéristique ?

Bien que nous ne soyons pas un félin, impossible de rester indifférent devant l’odeur de la racine de valériane fraîche ou séchée.  Sachez que le constituant majeur de l’huile essentielle de la valériane est la même que celui de l’épinette noire.
Pourtant… l’épinette noire dégage une bonne odeur fraîche de conifère.  Mmm…
Alors que la valériane nous met dans le nez une senteur de chausson négligé.  Vraiment.  Ne me croyez pas sur parole, sentez.
Dans la valériane il y a une petite quantité d’acide isovalérique.
Quantité petite mais présence appuyée.
En toute franchise, je ne déteste pas tant cette odeur.  Mais oui, elle est particulière.  Les meilleurs fromages ont parfois des parfums un peu équivoques, n’est-ce pas ?

 

Qui d’autre est attiré par l’odeur ?

Tenez-vous bien. La vaporisation du jus des fleurs est un délice particulier pour les vers de terre.
Ils sont très attirés.
Tout le monde sait que la qualité d’une terre de culture est déterminée par sa population en vers de terre.
D’autre part c’est un « must » pour les plantes car ce jus stimule l’activité du phosphore et encourage la santé générale et la résistance des plants.  Qui dit mieux ?

 

Pourquoi on l’appelle Valium végétal ?

On l’a utilisée durant la dernière guerre dans les cas fréquents de névrose des bombardements.
Avec d’autres ingrédients très simples, cela se montrait extrêmement efficace pour minimiser les résultats d’un stress très prononcé.
La valériane apaise tout ce qui n’est pas nécessaire, au niveau du système nerveux, pendant la nuit.  On a besoin de notre système nerveux la nuit, bien sûr, pour digérer et pour plein d’autres choses, mais pour tout ce qui n’est pas nécessaire, tout ce qui est périphérique, lié aux sens, les préoccupations, l’agitation, la valériane amène un apaisement.
Elle aide à rétablir nos liens durables avec le sommeil.  C’est une qualité des plus appréciables.
Elle permet une manière différente d’entrer dans le domaine du sommeil, dans le domaine du rêve. Elle n’a pas une action sédative temporaire qui amortit et endort.
Pendant la nuit, il y a un apaisement physiologique de tout ce qui s’agite, qui aurait besoin d’être apaisé, pour qu’on ait un sommeil vraiment régénérateur.
Elle nous « réapprend » à dormir, à voyager, à rêver.  Les êtres humains ne savent plus bien dormir.  C’est pour cela qu’ils se réveillent encore fatigués le matin.
La conscience n’est pas allée toujours à la bonne place et la conscience supérieure a été maintenue trop proche du corps physique.  On a besoin de pouvoir voyager, de pouvoir partir un peu plus loin en dormant.  La valériane crée des conditions pour cela.

 

Quand prendre de la valériane ?

Danielle Laberge ne crois pas que la valériane soit un remède en soi.  Elle pense que c’est un service qu’on se rend de prendre de la valériane, qu’on devrait le faire de manière assez régulière, une fois ou deux par année, pour une période de presqu’un mois.  On peut s’offrir une cure de valériane pour que, par la suite, pendant 5 à 6 mois, notre lien avec le sommeil soit rétabli.
C’est une cure de santé, question de remettre les pendules à l’heure.
La valériane, en élixir ou autrement, est utile aussi pour des personnes qui n’ont pas de troubles du sommeil parce que, parfois, la grande nervosité c’est à un autre niveau qu’elle se vit.  Il ne faut pas avoir peur de la valériane.  Ce n’est pas un sédatif qui empêche d’être fonctionnel, absolument pas.
Je l’ai expérimentée à plusieurs reprises en concentré liquide et quand je suis réceptive à ses effets je plonge dans un fantastique sommeil, je rêve et au réveil je me sens profondément reposée.
Je n’ai jamais pris de narcotique donc je ne peux pas comparer les effets sur moi.  Mais j’ai entendu des gens me décrire un état d’hébétude, de mal-être, l’impression de ne pas revenir à la réalité, de se sentir le cerveau pesant, etc.
Avec la valériane, rien de tel.  On se réveille frais et dispos, l’esprit clair, rien ne vient troubler le lendemain.
Il n’est pas nécessaire de prendre la valériane tous les jours.  On en prend pendant un certain temps et après, on arrête.  Il n’y a pas d’accoutumance comme on conçoit cette notion habituellement.
Même les enfants peuvent en bénéficier.

 

Comment la valériane produit son action sédative dans notre cerveau ?

Le GABA est un messager chimique sécrété par notre cerveau pour se préparer à plonger dans les bras de Morphée.  Il joue un rôle important dans l’arrêt des activités du système nerveux central.
3 éléments important résument le processus de la valériane dans son rôle d’inducteur de sommeil profond et récupérateur.
  1. La racine de valériane contient du GABA
  2. L’acide valérique contenu dans la racine de valériane favorise la présence de GABA dans le cerveau
  3. L’acide valérique bloque la destruction du GABA (alors que généralement un transmetteur est détruit rapidement après la livraison de son message)
Donc à  le cerveau est confronté à un excès de cette molécule, ce qui l’induit à se détendre progressivement et à céder au sommeil
Génial, n’est-ce pas ?

Le sommeil ou la lutte

Certaines personnes disent que la valériane les excite.  C’est effectivement vrai.  C’est très étrange, une action sédative et une action stimulante, cela dépend vraiment des personnes.  Ce n’est pas tellement une question de dosage ou de concentration.  C’est vraiment la personne.
Quand une personne, lors de la prise d’une plante, a un effet complètement contraire, qu’est-ce qu’il faut comprendre ?
Peut-être qu’avant de se calmer, elle a besoin de s’énerver…  Peut-être qu’il lui faut en prendre et aller courir…  Peut-être qu’elle a besoin de prendre la valériane plus tôt, que si elle la prend à la fin de l’après-midi, alors qu’elle est encore en activité, elle aura le temps de bien assimiler son action avant la nuit…  C’est de l’expérimentation.
C’est là qu’on voit à quel point c’est personnel, on ne peut pas généraliser.
Quand la valériane est prise seule, comme on le disait, elle peut agir, chez certaines personnes, comme un excitant.  S’il y a cette tendance, on peut la prendre avec du houblon ou de la passiflore.  À ce moment-là, l’effet excitant est évité.
On constate parfois que certaines personnes qui font de l’insomnie luttent contre le sommeil, résistent au travail qui se fait la nuit, aux messages, aux réponses qui viennent la nuit…
Peut-être qu’elles luttent tellement qu’elles créent l’effet contraire.  Et parfois, c’est dans l’inconscient.  Ce n’est pas nécessairement quelque chose qu’on peut raisonner.
Mais c’est aussi une herbe réchauffant.  Chez des personnes qui ont un feu élevé, elle pourrait exacerber l’état.
D’après Michael Tierra, cette plante pourrait avoir un effet opposé pour des personnes de condition chaude parce qu’elle est réchauffante en plus d’être sédative. Elle est meilleure pour des personnes qui ont des conditions nerveuses froides.
Les personnes qui sont facilement irritées ou surexcitées peuvent utiliser la valériane, sur une base régulière, le jour, à faibles doses.  C’est une autre façon d’explorer.

La notion d’accoutumance à la valériane

Cette plante ne crée pas d’accoutumance à proprement parler, comme on sait que cette notion est réelle pour plusieurs médicaments.
Il est tout au plus possible que les personnes qui deviennent facilement « accro » à tout ce qui leur fait du bien, pourraient développer une forme de dépendance psychologique à la valériane.
Comme à n’importe quoi d’autre.

La valériane aide-t-elle juste à dormir ?  Cé plate, dormir, m’a déjà dit ma petite fille.

Surtout quand on a 3 ans et qu’on est chez mamie !
Bien que ce soit les vertus somnifères qui nous viennent à l’esprit quand on pense à la valériane, ce n’est qu’une partie de ses bienfaits.
L’effet de la valériane dépend d’un groupe de constituants qui agissent en synergie.  On ne peut expliquer son action par l’analyse et l’identification d’un seul principe actif.
Son action est équilibrée : certains principes actifs sont sédatifs dans les cas d’insomnie, alors que d’autres vont avoir un effet stimulant dans les cas de fatigue, car la plante a la réputation d’équilibrer la vitalité.

 

Racines de valérianeActions sur le système nerveux

La valériane a été très bien étudiée, particulièrement en Allemagne et en Russie.
La fonction primaire de la valériane est d’abaisser, de supprimer et de régulariser le système nerveux autonome.
Plusieurs formes de tensions et d’agitation cèdent aux effets de la racine de valériane.
Depuis des siècles elle est utilisée avec succès pour calmer les nerfs irrités, traiter les désordres psychologiques, la douleur et les maux de tête.  Angoisse et anxiété seront réduites.
Elle a aussi un effet relaxant sur les muscles lisses, donc elle aide à diminuer les crampes et les tensions musculaires, incluant les crampes menstruelles.

 

Chez les enfants ayant des troubles du comportement

Par exemple, la valériane est une aide pour la coordination motrice et le maintien des temps de réaction tout en calmant l’anxiété et les peurs.
Il semble aussi qu’elle apaiserait les états d’agitation et amoindrirait l’agressivité.
Elle participera à contrer une toux persistante en relaxant les bronches, particulièrement en association avec le sirop de plantain.

 

Comment prendre la valériane

À mon avis, le concentré liquide est la forme la plus facile et plus efficace pour consommer la valériane en usage thérapeutique, sauf pour les jeunes enfants.
Les jeunes enfants le prendront en glycéré.
Il semble que la racine séchée perde quelques-unes de ses propriétés.

Association de la valériane avec d’autres plantes médicinales

Parfois l’associer avec une ou d’autres plantes va augmenter les effets désirés.
Par exemple en cas de trouble d’origine nerveuse ou de sevrage, boire un litre d’infusion d’avoine fleurie par jour sera très favorable au mieux-être.
Joindre le concentré liquide de scutellaire renforcera l’effet en cas de crise d’anxiété et hypertension artérielle liée à des conditions nerveuses.

Dangers du valium (drogue de synthèse appelé un médicament)

Le Diazépam (le nom chimique du valium) est un relaxant musculaire, permet de dissoudre l’anxiété et d’après les manufacturiers, le saviez-vous ?, est une drogue qui devrait être réservée pour des dérangements sévères et passagers sur le plan du système nerveux.
Passager.
Pas en mesure préventive.
Aucune magie dans cette petite pilule.
Le valium :
  • Engourdit le cerveau
  • Embrouille la pensée
  • Ralentit les réflexes
  • Anesthésie toute les émotions, pas seulement les « mauvaises »
  • Agit comme un sédatif sur les sens,
  •                       et ce faisant
  • Peut éventuellement créer une dépression là où il y avait seulement un état d’anxiété
  • Interfère aussi avec la sérotonine, un agent chimique naturel du cerveau qui aide au sommeil.
C’est une drogue addictive.
Le sevrage du valium est très difficile,  même après des doses très basses.
Dangers
  • Le valium peut très sérieusement nuire à la capacité d’apprentissage et à la mémoire
  • Risque élevé chez les femmes enceintes (possibilité d’une série de symptômes alarmants chez le nouveau-né, créant une détresse infantile

 

Conclusion

La valériane peut avantageusement remplacer le valium, ordonné souvent à tort par les médecins.  C’est un moyen naturel, si doux, si efficace de se calmer.
Pour traiter de petits dérangements émotionnels mineurs et pour le stress de tous les jours, si on éprouve le besoin d’un support, de grâce, tournons-nous vers les plantes.

 

Jeune fleur de valériaineBibliographie

Différents cahier Herbart :
Les herbes pour le 3e âge
Valériane
Visite de jardin III
GIRARD, Fabien, Secrets de plantes, Les éditions JCL, Chicoutimi, Canada, 2008, 202 p.
O’REILLY, Moïra, Interactions, contre-indications et complémentarités, plantes-médicaments, L’Herbothèque, 2004, 297 p.
PROVOST, Marie, JUTRAS, Marie, Compendium de la Clef des Champ
SCHNEIDER, Anny, Plantes sauvages médicinales, Les Éditions de l’Homme, Montréal, 1999, 304 p.
SCHNEIDER, Anny, LABERGE, Danièle, Ces fleurs qui soignent, Les Éditions Publistar, Montréal, 2007, 296 p.
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